Bilan 2024 et perspectives 2025 avec le Président Philippe Dupouy

L'Interview : Philippe Dupouy, Président du Conseil départemental

« Agir pour un Gers solidaire et durable »

À l’aube de la nouvelle année, Philippe Dupouy, Président du Conseil départemental du Gers, dresse le bilan de 2024 et dévoile les priorités pour 2025. Solidarité, mobilité, santé, et environnement restent au cœur des actions malgré un contexte économique tendu.

Le contexte budgétaire incertain de la France n’est pas sans conséquences sur le budget des départements. Vous avez d’ailleurs mené une action symbolique en séance du Conseil départemental pour dénoncer cet état de fait. Comment cette situation se répercute-t-elle sur le quotidien des Gersoises et des Gersois ?

En effet, la situation budgétaire est de plus en plus tendue, et cette problématique touche l’ensemble des collectivités départementales. Pour le Gers, le Projet de Loi de Finances 2025, tel qu’il était proposé par le précédent gouvernement, représenterait pour notre département un manque de ressources supplémentaires de 10 millions d’euros. Nous devrons alors faire face à des choix encore plus difficiles. Depuis plusieurs années, les transferts de compétences ont été progressivement opérés vers les collectivités locales, sans que les compensations financières suivent le même rythme. Cette situation impacte directement nos capacités d’action, notamment dans des domaines essentiels comme les solidarités, la mobilité ou la santé. Mais malgré cela, nous nous efforçons de maintenir un service public de qualité pour nos habitants. Cela passe par une gestion rigoureuse et des priorités clairement établies.

Le budget des Solidarités affiche une hausse constante, signe que les besoins augmentent sur le territoire. Comment le Département fait-il face ?

L’une de nos priorités est d’agir pour ne laisser personne au bord du chemin. Le budget des Solidarités est en hausse cette année, car le nombre de bénéficiaires augmente d’une part, et que nous avons renforcé notre dispositif d’aide sociale d’autre part. Cela inclut notamment des accompagnements spécifiques pour les personnes en situation de handicap, le soutien aux associations locales, ou encore le développement de l’habitat inclusif pour nos aînés. Le Département du Gers reste ainsi un acteur central pour la cohésion sociale sur notre territoire.

La question de l’accès à la santé partout et pour tous reste un cheval de bataille pour le Conseil départemental. Votre politique porte-t-elle aujourd’hui ses fruits ?

La désertification médicale est un problème qui touche de manière particulièrement aiguë les zones rurales, et le Gers ne fait pas exception. Parce qu’il s’agit d’une mesure de santé publique, le Département a mis en place plusieurs dispositifs pour pallier cette situation. La mission #Dites32 a permis d’encourager l’installation de plus de 50 médecins dans le Gers. Nous nous sommes également lancés dans le salariat de médecins, en créant 3 centres territoriaux de santé qui apportent aujourd’hui, avec leurs antennes, une offre de soin complémentaire, appréciée des Gersois. Nous allons continuer notre lutte contre les déserts médicaux pour garantir une couverture médicale dans les zones les plus isolées, à l’instar de notre nouveau dispositif mobile de dépistage du cancer du sein, déployé en 2024. Un outil qui a permis à plus de 400 femmes d’avoir accès à l’examen. Ce sont des actions de proximité qui sont essentielles pour répondre aux besoins de santé de notre population.

Le Département a officiellement pris en charge les routes nationales depuis le 1er janvier 2024 suite à un nouveau transfert des compétences de l’État. Comment cela s’est-il déroulé ?

Le transfert des routes nationales au Département a été un véritable challenge, et a nécessité de repenser notre organisation interne et de renforcer nos capacités techniques. Le redéploiement de la Direction des Routes et des Mobilités permet une approche plus locale et plus agile dans l’entretien et la rénovation des routes. Ce transfert offre aussi, et surtout, de nouvelles opportunités pour mieux gérer et investir sur notre réseau routier.

La mise en 2x2 voies de la N124 entre Gimont et l’Isle-Jourdain avance à grands pas. C’est un chantier que vous suivez de près ?

La mise en 2x2 voies de la N124 entre Gimont et L'Isle-Jourdain est un projet structurant pour notre territoire, attendu depuis longtemps par les Gersoises et les Gersois. Ce projet est essentiel pour améliorer la sécurité et la fluidité du trafic sur cet axe très emprunté. Nous avons inauguré en fin d’année 2024 les premières voies de substitution, symbolisant l’avancée des travaux. C’est une étape majeure dans ce chantier qui a permis de libérer les emprises nécessaires à la réalisation de la future 2x2 voies.

En matière de participation citoyenne, le Gers est l’un des Départements les plus avancés. Le succès du 3ème Budget participatif en atteste. C’est un exemple de vitalité de la démocratie participative ?

Avec 130 projets et plus de 53 000 votes, notre 3ème Budget Participatif Gersois a effectivement été un grand succès. C'est un outil important pour renforcer la démocratie locale et une manière concrète d’impliquer les citoyens dans les décisions qui les concernent directement. Ces projets élus viennent renforcer le lien social et la cohésion territoriale. Ce Budget Participatif a permis de soutenir des initiatives très diverses, dans des domaines aussi variés que l'économie circulaire, la société, la solidarité, l'environnement, l'alimentation durable, la citoyenneté ou encore le numérique. De nombreux projets ont d’ailleurs déjà vu le jour. Par ailleurs, le Département a également mis en place depuis 2023 une Commission Consultative Citoyenne qui réfléchit sur la biodiversité, enjeu majeur pour l’avenir du Gers. Nous nous appuierons sur ce travail pour définir les politiques concrètes pour préserver notre environnement.

Le Tour de France 2025 passera une nouvelle fois dans le Gers, avec une étape à Auch le 17 juillet prochain. Quelles sont les retombées d’un tel événement pour le département ?

Le passage du Tour de France est un événement majeur pour le Gers. C'est une vitrine pour notre territoire et indéniablement un vecteur de dynamisme économique pour nos commerces, nos producteurs et nos acteurs touristiques. Ce moment de fête populaire rassemble les Gersoises et les Gersois, sans oublier les visiteurs nombreux en cette période. L’étape à Auch, en 2025, sera un moment fort de notre année et nous comptons bien contribuer à le rendre inoubliable.

Un dernier mot pour les Gersoises et les Gersois en ce début d’année ?

Je présente à toutes et tous mes vœux pour une année 2025 placée sous le signe de la réussite, de la solidarité et du bien-être. Le Conseil départemental continuera d’accompagner chacune et chacun, fidèle à son engagement de proximité et de soutien, afin que tous puissent s’épanouir dans un Gers plus solidaire et plus durable. Très belle année 2025 !