Environnement

La forêt de Sérilhac : un sanctuaire pour sauver la Cistude d’Europe !

Face au déclin alarmant de la Cistude d’Europe, le Conseil départemental du Gers passe à l’action. Dès le printemps 2025, une zone de quiétude sera instaurée dans la forêt de Sérilhac pour offrir un refuge paisible à cette tortue aquatique, classée espèce protégée et en danger d’extinction locale.

Classée Espace Naturel Sensible (ENS) depuis 2012, la forêt de Sérilhac, à cheval sur Lamothe-Goas et La Sauvetat, est un joyau de biodiversité. Elle abrite l’une des dernières populations de Cistude d’Europe du département.

Mais la surfréquentation et des comportements inadaptés — baignade, camping sauvage, activités nautiques, ou encore chiens en liberté — mettent en péril cette espèce déjà fragile.

En 2015, une étude dénombrait 16 tortues sur le site. En 2020, elles n’étaient plus que 10. Une chute qui alerte sur l’urgence d’agir.

Carte d'identité

  • Nom commun : Cistude d’Europe
  • Nom scientifique :  Emys orbicularis
  • Taille : 12 à 20 cm
  • Poids : 300 à 1200 g
  • Espérance de vie : Jusqu’à 100 ans en milieu naturel
  • Habitat : zones humides telles que les étangs, les marais, les rivières lentes et les lacs. En France, elle est surtout visible dans l’ouest, le sud-ouest et en Corse.
  • Alimentation : Elle consomme principalement des insectes aquatiques, des mollusques, des crustacés et parfois de petits poissons ou amphibiens.
  • Reproduction : La femelle pond 5 à 15 œufs en mai-juin dans un sol sablonneux ou bien drainé. L’incubation dure 2 à 4 mois, en fonction de la température.

Un appel à la mobilisation collective

Pour enrayer cette extinction locale, le Conseil départemental, avec l’Office national des Forêts, a décidé de restreindre l'accès à une partie de la forêt. Les sentiers concernés seront fermés au public et des itinéraires alternatifs aménagés. Des panneaux d'information seront installés dès cet hiver pour sensibiliser les visiteurs, tandis que la police de l’environnement veillera au respect de cette nouvelle mesure.

La préservation de la Cistude d’Europe est l’affaire de tous. Protéger ces espèces menacées, c’est aussi préserver un patrimoine naturel commun. Tous les usagers du site sont ainsi invités à soutenir cette démarche en repectant la quiétude des lieux.

« Si tout se passe comme prévu, les premières Cistudes sortiront de leur hibernation en mars dans un espace enfin paisible. Cette tranquillité est essentielle pour leur permettre de se nourrir, de se reproduire et de voir leur population croître à nouveau », espère Nicolas Bernardicou, responsable ENS au Département du Gers.

Le saviez-vous ?

La Cistude d’Europe comme tout reptile a besoin de s’exposer pendant de longs moments au soleil afin de réguler la température de son corps pour lui permettre d’accomplir ses activités de chasse et de reproduction. A chaque dérangement, la tortue plonge dans l’eau interrompant de fait sa thermorégulation et perturbant son activité. Elle a donc beaucoup de mal à chasser et donc à se nourrir et à se reproduire.