Safran d’En Marre : A la conquête de l’or rouge
Safran d’En Marre : l’or rouge bio du Gers à la conquête des papilles et du monde
Au cœur des collines gersoises, près de Gimont, une aventure agricole singulière a pris racine : le Safran d’En Marre. Fondée en 2017 par Guillaume Normant, avec le soutien de son épouse Émilie, cette safranière est le fruit d'une reconversion passionnée vers une agriculture biologique et respectueuse de l'environnement.
« Je me suis lancé dans le safran par curiosité. C’est une plante que je trouvais mystérieuse. J’ai commencé avec 200 bulbes dans mon jardin. L’année suivante, j’en ai planté 5 000, et aujourd’hui, nous cultivons entre 50 000 et 60 000 bulbes sur une surface de 5 000 m² », raconte Guillaume, safranier gersois.
C’est sur une parcelle restée en jachère pendant cinq ans que Guillaume et Emilie Normant ont choisi d’implanter le Crocus sativus, une fleur aux pétales violets et aux stigmates rouges. Ce sol, vierge de produits chimiques et doté d’un drainage naturel optimal, offre des conditions idéales pour cette culture, bien que celle-ci reste délicate. « C’est une plante extrêmement sensible. Notre production dépend fortement de la météo. En 2024, par exemple, nous avons récolté 2 à 3 fois moins que les années précédentes », explique Guillaume.

Une récolte minutieuse
La récolte, véritable ballet de précision, s’échelonne de fin septembre à fin novembre. Chaque fleur est cueillie à la main avant l’aube pour préserver toute la finesse des pistils, qui sont ensuite émondés (le pistil est séparé de la fleur) avec un soin extrême.
« Pour obtenir un gramme de safran, il faut ramasser entre 200 et 240 fleurs, puis prélever délicatement le pistil. Cela représente près de 4 heures de travail », précise Guillaume. Ce labeur méticuleux explique pourquoi le safran est surnommé « l’or rouge ».
Cette quête d'excellence a permis au Safran d’En Marre d’être reconnu comme Producteur Artisan de Qualité par le Collège Culinaire de France depuis 2020.
Une démarche durable et locale
Le respect de la nature est au cœur de leur démarche. Guillaume et Émilie ont intégré des réseaux tels que Le Tour des Terroirs, Écotable, ou encore Les Tables du Gers, qui valorisent l’agriculture durable et les circuits courts.
Envie de découvrir leur univers ? Le Safran d’En Marre ouvre ses portes pendant la période de récolte pour une immersion authentique dans le monde du safran bio gersois. Une belle occasion de rencontrer ce couple passionné et de plonger dans les coulisses de cette culture rare et exigeante.
Une gamme gourmande au safran
Émilie et Guillaume ne se contentent pas de produire un safran d’exception. Ils mettent également leur savoir-faire au service d’une gamme gourmande de produits safranés. Gelée de Côtes de Gascogne pour accompagner foie gras et fromages, miel d’acacia, vinaigre au citron, crème caramel à tartiner ou encore fleur de sel au safran : autant de créations élaborées en partenariat avec des producteurs locaux, qui séduisent restaurateurs et fins gastronomes.
« Tout est transformé artisanalement à la propriété, c’est aussi un gage de qualité. Seul un produit est réalisé en collaboration avec un chocolatier toulousain », précise Guillaume.
Depuis peu, Safran d’En Marre propose également une magnifique gamme de bijoux renfermant du safran, créée par une artisane spécialisée dans les bijoux floraux à Lombez.
La production de Safran d’En Marre est très prisée par les restaurateurs du Gers et s’exporte bien au-delà des frontières du département : à Toulouse, Paris, mais aussi en Belgique, au Luxembourg et en Italie. « Notre ambition est de nous ouvrir encore davantage à l’international, notamment sur les marchés du Nord comme l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark, mais aussi en Asie, notamment en Corée du Sud », souligne Guillaume.
Par ailleurs, la vente directe reste un pilier essentiel de leur activité : sur les marchés locaux, lors de salons et de foires, ou encore dans leur toute nouvelle boutique à la ferme.
Une fleur aux mille vertus
Bien avant de devenir l'épice précieuse qui sublime nos plats, le safran a été vénéré pour ses propriétés médicinales exceptionnelles. Cultivé depuis des millénaires, notamment en Perse, en Inde et dans le bassin méditerranéen, il s'est imposé comme une panacée dans la médecine traditionnelle de nombreuses civilisations. Dans l'Antiquité, les Égyptiens utilisaient le safran pour ses vertus apaisantes et son pouvoir d'embaumement. Chez les Grecs, Hippocrate, le "père de la médecine", prescrivait le safran pour soulager les douleurs menstruelles, calmer la toux et traiter les troubles de l'estomac. Les textes ayurvédiques indiens et les ouvrages de la médecine persane médiévale, le décrivent comme un remède contre les maladies inflammatoires et les troubles de l'humeur.
Le safran est aujourd’hui encore prisé pour ses nombreuses vertus sur le corps humain : Effets antidépresseurs et calmants, propriétés digestives, pouvoir anti-inflammatoire ou encore stimulation de la circulation sanguine.
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