L'entretien - Philippe Dupouy
Élu à la tête du Conseil Départemental le 25 janvier 2022, Philippe Dupouy s’inscrit dans la continuité politique de son prédécesseur tout en imposant son style et son rythme. Homme de terrain et de proximité avant tout, le Président du Département du Gers s’engage avec sa majorité sur tous les fronts : social, environnement, innovation, santé, alimentation, éducation ou encore citoyenneté. Retour sur cette première année de mandat et tour d’horizon des grands dossiers qu’il entend mener à bien, en 2023, avec toujours en ligne de mire, le développement du territoire et le bien-vivre des Gersoises et des Gersois.
- Depuis votre arrivée à la présidence, près d’un an s’est écoulé. Comment définiriez-vous votre action et l’état d’esprit qui vous anime ?
Je ne peux que me réjouir d’être à la tête d’une équipe soudée et dynamique avec laquelle nous avons pu poursuivre avec engagement et cohérence les actions en cours et impulser de nouvelles initiatives au service de nos concitoyens gersois. Je suis animé par une volonté d’union, d’équité et de proximité. En homme de terrain, j’ai à cœur d’aller à la rencontre des acteurs locaux et d’être à leur écoute pour construire le Gers de demain.
- Vous avez entamé une tournée cantonale dans ce sens, quel est le premier bilan que vous en tirez ?
Il était nécessaire d’aller prendre le pouls de nos cantons, d’aller à la rencontre de ceux qui les font vivre et les animent au quotidien et réaffirmer la présence du Département et de ses services à leurs côtés. Je pense que la démarche est appréciée et qu’elle a permis d’enclencher un dialogue que je souhaite permanent.
- Parmi vos préoccupations, la santé en est une. Face à une désertification médicale galopante, le Département a pris des mesures fortes avec la création de centres de santé, un pari gagnant ?
La santé est un enjeu essentiel. Nous avons réussi le pari d’une médecine rurale nouvelle, qui vise à salarier des médecins généralistes et spécialistes dans les zones les plus dépourvues en offre de soins. Après Fleurance, Plaisance du Gers et Vic-Fezensac, le réseau des centres territoriaux de santé s’étendra, en 2023, à Masseube et à Estang. Ce dispositif s’inscrit en complémentarité avec notre action #Dites 32 en faveur de l’installation de médecins libéraux dans le Gers.
- La promotion des mobilités douces a également marqué cette année 2022 ?
C’est une vraie préoccupation des Gersoises et des Gersois et un enjeu environnemental majeur. La grande enquête sur les mobilités et le succès du « Dimanche à deux roues » nous confortent dans notre volonté de renforcer notre action en faveur des mobilités douces. La création de nouvelles infrastructures telles que la piste cyclable Auch-Aubiet, sur l’ancienne RN124, engagée en fin d’année en est un exemple. Demain, je souhaite des solutions pour se déplacer au quotidien, accessibles partout et pour tous, sécurisées, respectueuses de l’environnement, et adaptées aux problématiques que nous connaissons dans un département rural comme le nôtre.
- En parlant de ruralité, le monde agricole a été durement impacté cette année : grippe aviaire, aléas climatiques… Comment se traduit votre soutien aux agriculteurs ?
Le soutien à nos agriculteurs, à ceux qui font la renommée de notre département, à ceux qui nous nourrissent chaque jour, est un devoir. Le Département sera toujours présent à leurs côtés, en les soutenant en période de crise par le biais de financements compensatoires, même si cela ne relève pas de notre compétence. Mais également tout au long de l’année, en valorisant la production locale ou encore en rapprochant les agriculteurs des consommateurs grâce à des outils innovants via le Plan Alimentaire Territorial « C’est fait dans le Gers ». Nous investissons près de 1,5 M d’euros par an pour accompagner la filière agricole.
- On vous sait très attaché à la dimension de solidarité, en ces temps de crises, sanitaire, économique, climatique, le Département est plus que jamais un rempart pour protéger les plus fragiles ?
Le Département agit au quotidien sur tous les plans de la solidarité, il est un acteur incontournable dans la lutte contre l’exclusion et la pauvreté, l’aide aux personnes âgées, l’aide à l’enfance, l’aide aux personnes handicapées. Le Schéma Global des Solidarités 2022-2026 vise à répondre aux plus près aux besoins des Gersoises et des Gersois. Nous avons également initié des actions ponctuelles, notamment en faveur du pouvoir d’achat, telles que la cantine à 1 €. Un geste fort en faveur des ménages.
- De nombreux défis vous attendent en 2023. Quelles sont les grandes orientations qui marqueront votre feuille de route ?
Notre ambition pour le Gers portera sur cinq grands piliers : protéger ceux qui en ont le plus besoin, continuer à innover, co-construire l’avenir de notre jeunesse, raviver le tissu associatif en lui proposant une ingénierie associative et associer les citoyens aux décisions qui les concernent, tout en poursuivant les actions engagées, sous l’impulsion des élus, par nos services dans tous nos domaines de compétence et bien au-delà.
- Comment va se concrétiser cette démocratie participative que vous appelez de vos vœux ?
Nous croyons qu’en cette période d’interrogations et de doutes pour nos concitoyens, ceux-ci auront à cœur de réfléchir avec nous au sens qu’il faut donner à la politique et aux priorités qu’ils souhaitent mettre en avant. Nous allons installer au 1er trimestre 2023 la première commission citoyenne gersoise, une instance consultative composée de 68 citoyen.nes, 4 par canton, tirés au sort parmi les volontaires. Nous relancerons également le budget participatif gersois pour continuer à réinventer notre territoire ensemble.
- L’innovation est également un levier d’attractivité pour le Gers, comment se traduit-elle sur le territoire ?
À l’ère du numérique, l’innovation est notre moteur… Pour moi rural rime maintenant aussi avec digital. Nous soutenons les nouvelles formes de travail en développant les tiers lieux et le télétravail, en favorisant l’accès aux outils éducatifs numériques pour nos collégiens, dans un Département bientôt 100% fibré. Innover c’est aussi mieux communiquer. La nouvelle application mobile « Le Gers dans ma poche » aura vocation à renforcer le lien entre le Département et les citoyens et s’inscrira pleinement dans notre démarche de démocratie participative.
- La jeunesse est aussi au cœur de vos préoccupations, comment les accompagner au mieux en 2023 ?
Notre département est riche de ses talents. Pour offrir à notre jeunesse les moyens et possibilités d’une émancipation complète, nous souhaitons agir sur trois leviers : la mobilité, la formation et le logement. Nous proposerons un parcours d’accompagnement, de l’apprentissage à l’embauche, afin qu’une fois leurs études terminées, nos jeunes puissent retourner dans le Gers, pour s’y installer, pour y vivre et pour y travailler.
- En matière d’environnement, quels sont vos engagements ?
Notre souci de l’environnement accompagne toutes nos actions, dans tous nos domaines d’intervention. Nous venons de signer une charte départementale des énergies renouvelables co-construite avec l’État, les Associations de Maires du Gers, le Syndicat Départemental des Énergies du Gers, la Chambre d'Agriculture, et le Syndicat Mixte du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) de Gascogne pour guider nos futures actions sur un référentiel commun. Ce document servira de socle à la création, en ce début d’année, d’une Société d’Économie mixte Énergie qui accompagnera l’ensemble des projets d’énergies renouvelables sur le territoire. C’est un grand pas en avant.
- 2023 et 2024 seront marquées par des grands rendez-vous sportifs : la coupe du monde de Rugby, les JO de Paris 2024 ou encore le Tour de France. Le Gers sera partie prenante de ces événements ?
Nous serons aux premières loges de cette grande fête du sport en 2023. Nous sommes parmi les premières collectivités labellisées « Terre de Jeux 2024 », nous serons aussi terre d’entraînement pour les athlètes des J.O. Notre département portera haut les valeurs des JO mais aussi celles du rugby durant ces événements. Et comme l’an dernier, le Tour de France offrira un beau coup de projecteur sur le Gers. Cette fois nous serons ville-étape, à Nogaro, c’est un honneur pour notre territoire. Des beaux moments de partage en perspective .